Mercredi 2 Janvier 2019
Je ne suis qu’un être minuscule. Avec un tout petit rôle à jouer. Trois fois riens certes. Mais trois fois riens qui peuvent tout changer. Oui, selon mes choix, je peux changer les choses autour de moi. Et pas seulement si je change moi-même. D’ailleurs plutôt que de se changer, ne serait-il pas plus juste de dire : se retrouver. Retrouver l’être que l’on est vraiment, que l’on était juste avant de commencer à grandir et à apprendre. Désapprendre serait peut-être plus juste, d’ailleurs.
J’entends beaucoup les gens répéter des choses qu’ils entendent et je m’aperçois combien ils répètent sans vraiment comprendre le sens. Des vérités, puisque dites et répétées dans chaque stage d’évolutions personnelles, les pages internet, Facebook, des livres sur le développement personnel ou par des thérapeutes qui sont à foison à l’heure actuelle. Alors les plus connus sont forcément ceux que l’on croit le plus… Enfin peu importe. Mais à travers ces mots, chacun entends ce qu’il veut bien et surtout ce qu’il est apte à comprendre. Les vérités toutes faites… Ne pas chercher à tout comprendre, tourner la page, avancer sur son chemin, se changer soi-même pour que le monde change autours de soi. Certes, chacune de ces affirmations a une part de vérité, mais aucune n’est la vérité. La vérité est bien plus complexe que ces petites phrases, et chacun a sa propre vérité. Car chacun vit les choses différemment. J’ai, ô combien de fois, observé comment un même événement vécu par plusieurs personnes et dans le même temps n’est pas rapporté de la même façon. Et j’ai constaté je ne sais combien de fois, comment moi je le perçois différemment des autres. A tel point qu’auparavant, je n’osais même plus partager mon vécu à moi, car étant minoritaire pour ne pas dire seule, je me remettais constamment en question concluant que d’évidence je me trompais puisque d’aucuns ne voyaient la même chose comme moi. Mais à chaque fois un malaise m’habitais. Était-ce de ne pas voir les choses comme les autres ? Était-ce le fait que j’étais incapable de le voir comme les autres ? Était-ce le fait d’avoir le sentiment d’être incomprise ?
Mais la vie, par la force des choses, par les souffrances qu’elle m’infligeait et puis par l’illumination qui m’a été offerte pendant quelques jours, et ensuite par le nettoyage des gens toxiques autours de moi qui s’est fait sans que j’intervienne d’aucune façon, tout cela m’a amené à comprendre que non, je n’étais pas folle, ni une illuminée, ni une extra terrestre (quoique ?). Alors oui, je ne pense, ni n’agit comme la majorité des gens. Je m’introspecte presque continuellement. Je cherche à comprendre pourquoi tant d’émotions, de sentiments, de souffrances me traversent. J’observe ce qui se passe autour de moi, les événements qui se produisent, les réactions des gens face à tout cela ou tout simplement face aux événements de leur vie personnelle. J’observe tout en m’abstenant autant que possible de juger et de plus en plus en m’abstenant de tenter de faire comprendre ce que moi je vois et comprends au-delà des apparences. Car c’est peut-être bien là le nœud de mon problème avec les autres. C’est que je vois au-delà des apparences, instinctivement, sans que mes connaissances interviennent. Je veux dire par là que non, je n’ai pas appris cela dans les livres, par la lecture de divers ouvrages. J’en suis bien incapable. Le ressenti ne s’apprends nulle part. Il est en chacun de nous, plus ou moins développé. Ce dont je suis sûre pour l’avoir expérimenté tout au long de ma vie, c’est que plus on le nie, plus on veut l’ignorer, le rationaliser, l’intellectualiser et plus il va s’agiter pour se faire rappeler à nous. Mais quand soudain par miracle on se laisse à l’écouter, porté par son intuition : quel bonheur ! Tout semble facile et couler de source comme si la vie, l’amour, la joie, le bonheur étaient quelque chose de naturel. Hé oui, bien sûr que c’est quelque chose de naturel ! C’est même la nature profonde de l’être humain reconnecté avec lui-même, avec le tout petit enfant qu’il était, qu’il n’a jamais cessé d’être mais qu’il ignore superbement ! Car on nous a bien appris qu’être adulte c’est être responsable, sage, posé, rationnel, réfléchi… Et surtout, plein de souffrance, car la vie est dure, difficile, il faut se battre pour y arriver, ne pas se laisser aller, être sérieux et j’en passe et des meilleures. Triste quoi. Non ! Le meilleur c’est lorsque nous écoutons notre intuition et non la raison !
Comme le dit si bien Pascal dans ses « Pensées » : le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Mais même si j’ai intégré cette phrase avec facilité, quel est le sens profond de ce qu’il veut dire ? Parle t-il juste d’amour entre deux personnes ou parle t-il de ce cœur dont tout le monde parle maintenant ? Moi, je dirais l’intelligence du cœur qui sait tout sans avoir besoin d’un ouvrage quelconque pour lui apprendre ce qu’il sait complètement et instinctivement…
Pour en revenir à des choses qui m’interpellent puisque oui, j’ai suivis quelques stages de développement personnel qui m’ont permis de comprendre des choses, d’évoluer, d‘avancer : Je ne vais pas le nier, je ne me suis pas faites toutes seule, je ne suis pas un génie et pour comprendre et pouvoir parler de quelque chose, il faut tout d’abord l'expérimenter. Alors donc, il est souvent dit que l’on doit se changer soi-même au lieu de vouloir changer le monde. Certes, si on commence à être soi même, il est certains que quelques uns ne vont plus nous reconnaître et ne plus nous apprécier parce que l’on ne correspond plus à ce qu’ils attendaient de nous, à l’image qu’ils se faisaient de nous. Mais seuls ceux qui sont guidé par l’intellect, le mental, la pensée, la raison, ou les raisons pour lesquelles ils nous appréciaient, les avantages même inconscients qu’on leur apportait… Seuls ceux là vont s’éloigner de nous. Cela veut aussi dire que ces personnes ne nous correspondaient pas vraiment non plus. Mais quand on aime vraiment avec tout son cœur sans tenter de rationaliser ce qui nous fait aimer une personne plutôt qu’une autre, c’est très difficile à vivre, très douloureux. Et puis petit à petit, on comprend que c’est mieux ainsi, car finalement, en s’éloignant de nous, ces personnes nous font beaucoup de bien. C’est un cadeau. On se sent plus léger, on est moins dans le questionnement de pourquoi est-ce qu’elle réagit comme ça. Pourquoi, elle ne tente pas de me comprendre. Heureusement, certaines ne nous tournent pas le dos définitivement mais après un certains temps de réflexions ou d’évolutions personnelles, toutes celles qui fonctionnent finalement avec le cœur reviendront vers nous avec beaucoup de paix et d’amour !
Alors oui, par cette première démarche, le monde change autours de nous. Nous rencontrons plus de personnes qui nous correspondent. Il y a plus d’harmonie dans notre vie. Le calme s’installe ainsi qu’une paix intérieure. Mais il ne s’agit là que de notre monde, notre entourage. Mais quand est-il du reste du monde ? Alors sous prétexte que notre petit monde nous correspond enfin, et tant mieux, on doit ignorer et ne plus se mêler de ce qui se passe en dehors de lui ? Je crois que c’est erreur d’enseigner cela et de s’arrêter à cela. C’est très égoïste à mon humble avis. Car, si nous même en sommes arrivé là, c’est bien parce qu’à l’extérieur de notre petit univers personnel, des gens se démènent pour changer des choses. Sinon, nous n’aurions même pas accès à toutes ces choses, ces connaissances apportées par autrui pour nous aider à redevenir nous même c'est-à-dire dans le langage utilisé le plus actuellement : se changer soi-même ! Bien sûr, il ne s’agit pas de vouloir changer les gens contre leur gré. Cela est totalement vain. Je le sais pour l’avoir expérimenté aussi. Si quelqu’un ne veux rien entendre alors c’est son choix et cela se respecte même si cela nous met mal à l’aise voire même si cela nous fait souffrir de voir la personne se tromper. Là aussi, merci les stages, mais surtout les échanges et l’écoute. Comment vivre sereinement en ignorant l’injustice ? Je ne le sais pas. Ce que je pense en tout cas, c’est que ce n’est pas en l’ignorant et en espérant que chacun dans son coin se change que cela va cesser. Parce que même si c’est un courant fort, actuellement, le changement, l’évolution personnelle sur le plan « spirituel » (c’est un terme que je n’aime pas utiliser, je le trouve présomptueux), sur le plan humain, de l’humanité qu’il y a en chacun d’entre nous, il ne se fait pas seul, tout seul dans son coin. Nous avons plus que jamais besoin des uns et des autres. Car jusqu’à présent, j’ai eu l’impression d’osciller entre deux monde : le mien, intérieur plein d’humanité, d’amour à donner (jusqu’à parfois avoir l’impression de ne pas pouvoir survivre parce que impossible à dire, faire comprendre). Et le monde extérieur où je suis obligée d’être quelqu’un d’autre que moi-même pour survivre….
Pour imager ce que l’on appelle se changer soi-même, il m’est venu cette comparaison:
Pour ma part, nous ne sommes rien, rien de plus qu’un atome faisant partie d’un tout dont nous ignorons la finalité. Mais l’atome ne sera pas mon exemple. Non, je vais plutôt prendre une cellule. Une cellule telle que nous en avons des milliards dans notre corps. Le rôle d’une cellule, elle l’ignore elle-même mais tout comme nous, je vais supposer qu’elle n’aspire qu’à être bien là où elle est. Sereine et en paix à faire ce qu’elle a à faire. Et puis pas très loin d’elle une cellule se transforme et devient cancéreuse. Là, selon l’enseignement que l’on reçoit dans le développement personnel, la cellule saine n’a pas à se préoccuper de la cellule malade. Elle ne doit s’occuper que de continuer à être en bonne santé. Sauf que devant la totale inaction de celle-ci, la cellule malade contamine d’autres cellules. Certaines cellules saines, plus fortes et plus ou moins immunisées vont venir tenter d’arrêter le processus qui risque de contaminer tout le corps et détruire complètement ce dernier. Alors que doit faire cette cellule saine ? Juste continuer d’être en bonne santé ou bien quitte à risquer d’être contaminée un temps aider les autres cellules à sauver ce qui peut l’être et peut-être aider à changer les cellules contaminées pour qu’elles redeviennent aussi saine qu’auparavant si elles acceptent l’aide apporté ?
Le but du « développement personnel » est avant tout d'après moi, de se retrouver. De retrouver l’enfant, l’Être authentique que nous sommes depuis toujours et qui a été étouffé par l’éducation, par le « dressage » dont nous avons fait l’objet quasiment à peine né, le moule dans lequel il faut rentrer pour faire partie de la société et c’est vers ce but que nous sommes tous amené. Sauf que…
Sauf que je rue dans les brancards depuis toujours. Je crois que je suis dans ce développement personnel depuis toujours. D’où toutes les difficultés que j’ai rencontrées tout au long de ma vie et surtout à l’adolescence. Le fait de voir au-delà des apparences, de ressentir la vérité même cachée, n’a pas été pour moi une félicité, loin de là, mais plutôt un handicap. Je me suis fait traiter, d’idéaliste, utopiste, rêveuse… Bien sûr que non, rien ne peut changer, on n’y peut rien, il y aura toujours des pauvres et des riches, des gens malheureux, des profiteurs et des exploités.
Bien sûr, tant que l’on aura ce genre de pensées, rien ne peut changer. Et pourquoi donc, rien ne pourrait changer ? Si c’était le cas, nous n’en serions même pas là ou nous en sommes aujourd’hui. Moi-même, je n’aurai pas fait tout ce que j’ai fait. Je serais resté dans ma ville natale à végéter, entre des gens qui ne me comprennes pas et qui tente de me brimer parce que je pense différemment d’eux. Ainsi, bien formatée, suivre le courant, mais surtout, ne pas se démarquer, ne pas être soi...
Je suis partie loin de ma famille, une sorte de fuite, mais plus pour me sauver moi-même que de refuser la réalité. Même si j'ai mis de nombreuses années à la voir et à l'admettre! J'ai toujours, même si je n'en ai pas à chaque fois pris conscience, écouté la petite voix qui murmure parfois... Et qui est capable aussi de nous forcer à l'écouter, quand c'est trop, quand c'est le moment, lorsqu'on est enfin prêt, prêt à vivre, vraiment, en ayant une conscience de plus en plus présente et étendue. C'est alors que la vie change vraiment pour un mieux qui n'est plus éphémère mais qui s'installe durablement au fur à mesure du temps et de la compréhensions des événements qui jalonnes notre vie.